samedi 18 octobre 2008

La noix du Périgord

La noix est un fruit à coque. Elle est produite par le noyer, arbre de la famille des juglandacées originaire de l'ancien monde.

Sur le plan botanique, le fruit du noyer est une drupe, fruit charnu à noyau, dont la partie charnue, le brou, est inconsommable.

La noix est en fait le noyau sec de cette drupe.
La noix se présente sous forme d'une coquille, ou coque, qui est l’endocarpe lignifié.

Cette coque se sépare en deux et présente à son sommet un mucron plus ou moins accentué.
L'amande se compose de deux cerneaux présentant des circonvolutions qui font penser au cerveau humain, séparés par une fine membrane appelée le mésocarpe.

Un cultivateur de noix s'appelle un nuciculteur.
Un verger de noyer s'appelle une noyeraie.
La noix est très riche en lipides : en moyenne 60 %.


Elle est donc très énergétique : 583,3 kcal par 100 g. Elle contient également 11 % de protides et 10 % de glucides.

Riche en oméga-3, en oméga-6 et en mélatonine, elle apporte aussi des fibres alimentaires ainsi que des vitamines (principalement vitamine E ou tocophérol, et vitamine B3, B5 et B6), et des sels minéraux (potassium, phosphore et magnésium). 30 g de noix contiennent 1.1 à 1.6 g d'oméga-3.

Sur le plan diététique et vis à vis des risques cardio-vasculaires, ce fruit s'avère intéressant d'une part car ses lipides sont essentiellement polyinsaturés (72 % du total des lipides) et, d'autre part, par sa teneur en magnésium et fibres, reconnus comme étant des facteurs protecteurs.

En France, il existe deux AOC pour les noix :

la noix de Grenoble (depuis le 17 juin 1938), variétés franquette, mayette et parisienne, terroir réparti dans les départements de l'Isère, de la Drôme et de la Savoie.



la noix du Périgord (depuis 2002), variétés Corne, franquette, grandjean et marbot, terroir réparti dans les départements de la Dordogne, du Lot, de la Corrèze et de la Charente.


Il existe également des variétés réputées pour leur tardivité (Ronde de Montignac) ou pour leur grosse taille : Bijou, Gourlande, Glady, Gibbeuse, Jauge et la Cocarde des Cévennes.

Le Périgord est certainement un des berceaux de la noix.

On retrouve en effet la Noix du Périgord, il y a 17 000 ans, dans les habitations de l'homme de Cro-Magnon et à l'époque azilienne dans un gisement de Peyrat à côté de Terrasson en Dordogne.

Sa valeur était telle que, déjà au Xe siècle, les paysans acquittaient leurs dettes en setiers de noix. En Périgord, au XIIIe siècle, les baux étaient versés en huile de noix à l'abbaye cistercienne du Dalon. L'huile de noix était considérée comme un bien aussi précieux que l'or.

C'est d'ailleurs l'huile de noix qui contribua tout d'abord à la fortune de la région. Son utilisation fut multiple. Elle permettait d'éclairer les humbles masures ou les plus majestueuses cathédrales.

Elle faisait le bonheur des peintres ou celui des belles qui se savonnaient le corps au savon mou. En 1730, les trois-quarts des paysans n'utilisaient que celle-ci pour la cuisine.

"L'huile de noix donne l'apparence de bouillon à l'eau chaude qui trempe la soupe" disait-on à l'époque.

Depuis, l'huile de noix a acquis ses lettres de noblesse diététiques et gastronomiques, elle s'affiche à la carte des plus grands restaurants.

Dès le XVIIe siècle, le commerce de l'huile de noix se développe, via Bordeaux, vers la Hollande, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.

Sur la Dordogne, le commerce est intense. Les gabariers transportent non seulement l'huile mais aussi les grumes de noyers et les noix, du port fluvial de Souillac jusqu'à Libourne, donnant ainsi son nom à l'un des quais "le port des noyers".

"Quinze jours de voyage dangereux sur la Rivière Espérance, puis la lente remontée du courant, au pas des boeufs"...

Bien que le noyer connaisse une forte expansion dans toute la France c'est surtout dans le Sud-Ouest que la noix fait l'objet d'un vrai commerce. Le Sarladais se spécialise dans le cerneau avec une variété à coque tendre, la Grandjean.

Les exportations se font à destination de l'Angleterre et des États Unis. En 1950, la filière Noix du Périgord se mobilise pour créer, sur des bases modernes, de nouvelles noyeraies à partir de variétés traditionnelles. La Franquette est introduite dans le Bassin de production.

Le dénoisillage a toujours été au cœur de la tradition populaire. Près du cantou, les longues veillées passées à casser les noix et extraire le cerneau, ponctuées de chants et proverbes ont nourri la mémoire collective du Périgord.

«Rien n'est perdu dans la Noix du Périgord sauf le bruit qu'elle fait en se cassant» Cette activité instaura une économie à caractère familial : l'énoisage.

C'est dans la région de Sarlat-la-Caneda qu'il prit son essor et devint une véritable source de revenus pour la famille.

Nostalgie des énoiseuses assises sur le pas de la porte de leur client, une pierre plate posée sur les genoux, la «tricotte» à la main : un coup sec du maillet pour briser la coquille puis l'extraction du cerneau, à la main, délicatement pour ne pas l'abîmer.

En Périgord on énoise toujours comme autrefois. Ce geste ancestral pour séparer cerneau et coquille a traversé les siècles. Il contribue à ce que la qualité du cerneau de Noix du Périgord reste le fleuron de la production périgourdine.

Le Périgord noir assure plus de la moitié de la production de la Dordogne, 2ème département français producteur de noix mais aussi de bois de noyer. Depuis 2002 et grâce à une constante quête de la qualité, la noix du Périgord a rejoint le cercle très fermé des produits de qualité en obtenant l' Appellation d’Origine Contrôlée AOC.

La partie charnue autour de la coquille émet un jus qui tache, utilisé en teinturerie : le brou de noix.
Les noix fraîches ou sèches peuvent se consommer directement comme fruits secs. On les casse à l'aide d'un casse-noix.

Les cerneaux sont utilisés en cuisine (décoration de salades), et en pâtisserie (tartes, gâteaux). On peut également préparer de la confiture de noix.

Les noix entrent également dans la composition de divers produits : pain aux noix, fromage aux noix, miel au noix, confiserie, charcuterie, liqueur, apéritif...

On extrait aussi par pression de l'huile de noix, on table sur un rendement de 50 % pour un pressage à l'ancienne, c'est-à-dire que pour 40 kg de noix décortiquées on obtient vingt litres d'huile.

C'est une huile de qualité, au goût de noix très prononcé, et aux propriétés nutritionnelles intéressantes (beaucoup d'acides gras oméga 3 pour un peu d'acides gras oméga 6).

Cependant c'est une huile onéreuse et qui se rancit assez rapidement à la lumière et/ou à la chaleur, du fait de la forte proportion d'acides gras insaturés la composant.

C'est pourquoi l'huile de noix ne supporte pas d'être employée en guise d'huile de cuisson ou de friture.

Conservez votre huile de noix à la cave (donc à l'abri de la lumière) pour les bouteilles non ouvertes et au réfrigérateur ensuite (les qualités de votre huile seront conservées comme au premier jour).

Trois grains de gros sel dans la bouteille permettraient une meilleure conservation.
On fait aussi du vin de noix.

Attention : les noix ont tendance à rancir rapidement. Il est donc inutile d'en faire une trop grande provision.

Si vous les achetez fraîches, il faut les consommer au cours des semaines suivant l'achat.

Vous saurez, en l'ouvrant, si les noix sont fraîches ou rances, car l'odeur ne trompe pas.

Il est possible de les conserver un à deux ans en cagette sur du papier journal dans un endroit sec et aéré, à condition de les avoir ramassées dès leur chute de l'arbre et brassées régulièrement pendant la période de séchage.

Les anciens ne mangeaient pas les noix fraîches, car elles sont irritantes à cause de la peau fraîche, très riche en tanins.

A consulter pour tout connaître de la noix:

Site officiel de l'AOC - Noix de Grenoble.


Site officiel de l'AOC - Noix du Périgord.

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